mercredi 3 septembre 2008

Le Saint Père foule le sol de France


Dans quelques jours seulement, du 12 au 15 septembre prochains, le souverain pontife foulera le sol de France. Au-delà du fait que c’est la première fois que le chef de l’Église vient en France depuis les Journées mondiales de la jeunesse de Paris en 1997, cette visite revêt un caractère spécial. Ce pape qui vient vers nous est Benoît XVI, l’ancien cardinal Ratzinger, un grand francophile. Ensuite, le voyage intervient un an jour pour jour après la mise en application du Motu Proprio Summorum Pontificum qui a bouleversé la vie de l’Église, en particulier en France. Enfin, ce voyage apostolique commémore le cent-cinquantième anniversaire des apparitions de Notre Dame à Bernadette Soubirous en la cité mariale de Lourdes. A de nombreux égards, cette visite peut avoir des impacts que l’on ne mesure guère pour l’instant.

Le pape Ratzinger vient marquer le terrain

Cet homme qui vient en France, dans un pays où la tempête du progressisme a soufflé particulièrement fort au cours du XXe siècle, sur cette terre qui a donné l’abbé Loisy et Teilhard de Chardin, Yves Congar et le cardinal Achille Liénart, c’est ni plus ni moins l’ancien cardinal Ratzinger, celui que nos médias français décrivaient – lors du Conclave de 2005 – comme le leader de l’aile la plus conservatrice du Sacré Collège. Son accession à la chaire de Pierre provoqua dans un prudent silence quelques propos acerbes dans les rangs des nostalgiques du pape Montini.
Mais désormais il est le pape Benoît XVI. Tous lui doivent – selon les règles de l’Église – soumission et obéissance. Sous le visage de l’intellectuel, de cet homme qui réfléchit, il y a une âme de réformateur. Le pape ne vient pas ici sans arrière-pensée. Tout ce qu’il a écrit dans les années 1980 et 1990 est encore bien inscrit dans ses desseins. Qui ne pouvait pas voir dans ses textes une volonté ferme de s’affranchir du modèle franco-rhénan ?
Les premiers grincements de dent ont déjà eu lieu. La communion dans la bouche, la férule de Pie IX, les ornements plus traditionnels, tout cela le pape l’amène, à la suite des mises en garde annonciatrices de Mgr Marini, le grand cérémoniaire, ou de Mgr Ranjith, le secrétaire du dossier liturgique. En France, Benoît XVI vient surtout déployer le nouvel aspect de la papauté. Par sa présence discrète mais imposante, il vient marqué le terrain… et les esprits.

Un an après le Motu Proprio

Le 7 juillet dernier, le souverain pontife terminait son texte Summorum pontificum indiquant avec autorité : « Tout ce que j’ai établi par la présente Lettre apostolique en forme de Motu proprio, j’ordonne que cela ait une valeur pleine et stable, et soit observé à compter du 14 septembre de cette année, nonobstant toutes choses contraires ».
Nous sommes un an après cette mise en pratique.
Les évêques se sont beaucoup exprimés. La plupart d’entre eux affirma très vite que le Motu Proprio ne changerait pas grand-chose, qu’il était un événement marginal et qu’ils allaient eux-mêmes remédier au problème. A Rome, face à cette levée de boucliers feutrée, les prélats de la Curie annoncèrent la publication d’une clarification du texte papal. Les messes du pape vont imposer de leur côté un certain rappel à l’ordre et quelque peu bousculer les habitudes prises par les « équipes liturgiques ».
Par ailleurs, cette visite intervient dans un contexte de rapprochement avec la Fraternité Saint-Pie X. On connaît l’attachement de Benoît XVI à ce dossier. En recevant Mgr Fellay, son prieur, et en approfondissant les relations et les propositions avec cette compagnie de prêtres, il a clairement montré qu’il en faisait l’un des dossiers importants de son pontificat. En France, la terre de Mgr Lefebvre, le message semble passé sans qu’il ne soit vraiment manifesté…

150 ans après Lourdes

Enfin, cette visite marque l’anniversaire de la plus célèbre des apparitions en Europe : Lourdes, où Notre Mère du Ciel se manifesta à la petite bergère pyrénéenne : Bernadette Soubirous. Le message de Marie est très fort sur notre temps. Beaucoup insistent sur le réconfort que ce lieu de miracles apporte aux peuples qui s’amassent ici. Mais la Vierge est surtout venue appeler les nations à la Pénitence, en répétant ce mot par trois fois.
Le pape Benoît XVI vient honorer celle qui nous appelle à nous convertir. Il manifeste là une belle leçon de foi et de mutation intérieure à tous ceux qui auraient oublier qu’il nous faut changer pour lutter contre nos péchés.
Les communautés traditionnelles sont toutes venues se recueillir : prêtres de l’Institut du Christ-Roi Souverain prêtre et de l’Institut du Bon Pasteur, puis de la Fraternité Saint-Pierre. Après la visite du pape, les fidèles de la Fraternité Saint-Pie X viendront à leur tour. Ils ont ou ils vont bénéficier, les uns après les autres, des sanctuaires pour célébrer la sainte messe traditionnelle. Les images marquent les esprits. Le travail de ces communautés accompagne l’œuvre liturgique de Benoît XVI.
Ce voyage n’est pas une visite comme les autres. Son contexte est très important. Prions pour que la France y puise une romanité renouvelée loin de toutes les tentations gallicanes. France, accueille avec joie le Saint Père !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tres beau texte...
j'ai trouver le livret de Prieres sur ce site: http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&ssPageName=STRK:MESELX:IT&item=270275479258